Comment concilier les activités humaines et le maintien de la biodiversité sur un site devenu aussi populaire que la forêt de Chambiers ? C'est à cette question que Jérôme Dehondt, adjoint à la mairie de Durtal et en charge à la Transition Écologique, et les acteurs présents vont tenter de répondre dans les prochaines semaines. De fait, certains commencent à grincer des dents car il est question de modifier certaines pratiques, peut-être même de les supprimer. Mais outre les différends qui naissent déjà dans les discussions, c'est à l'avenir du milieu qu'il faut penser au travers de ce Plan d'action de l'Espace naturel sensible de la Forêt de Chambiers.
29 juin 2021 : 1er comité de pilotage
Il s'agissait surtout de présenter le plan d'action voulu par la mairie de Durtal. Étaient présents des représentants de plusieurs organismes : mairie de Durtal, Département de Maine-et-Loire, LPO Anjou, Fédération de pêche 49, Office national des forêts, Office français de la biodiversité et trois Durtalois(es). Après un tour de table, un diaporama a permis de planter le décor en expliquant ce qu'est un plan de gestion et quels en sont ses intérêts, puis en montrant des données spécifiques à la forêt de Chambiers, non seulement sur la partie communale, mais aussi son intégralité.
Lors de cette première réunion, des débats se sont engagés, dont l'un consacré à l'impact de la pêche no-kill dans l'étang principal de la partie communale. Force est de constater le désaccord entre les usagers promeneurs et les pêcheurs, les premiers évoquant la gêne occasionnée par la pratique de la pêche, et les seconds indiquant mordicus qu'aucun impact n'est constaté sur la biodiversité. A ce stade, on assistait à un dialogue de sourds.
21 septembre 2021 : 2ème comité de pilotage
Alors que Gilles Mourgaud, expert nature indépendant, réalisait en forêt de Chambiers un état des lieux durant tout l'été, le deuxième comité de pilotage allait permettre de discuter plus largement en présence de propriétaires privés et de professionnels forestiers et de carrières. Rappelons que la mairie de Durtal a confié la définition du plan d'action à la Ligue pour la Protection des Oiseaux Anjou (LPO) avec la participation du CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir.
Les discussions structurées ont permis aux intervenants de répondre à bon nombre de questions dont celles des entreprises d'extraction de terre (Montrieux et Wienerberger) qui souhaitent être accompagnées dans le réaménagément des sites exploités.
Quant à la biodiversité et aux usages de loisirs (promenades, baignade, VTT...), des réponses ont été apportées par la mairie et par les représentants du CPIE, du Conservatoire des Espaces naturels des Pays de la Loire et de la LPO. A retenir qu'il est impératif de limiter les champs d'actions des usagers pour permettre à la nature et aux espèces naturelles (endémiques pour certaines) de continuer à exister dans cet Espace naturel sensible qu'est la forêt de Chambiers. Cela passera inévitablement par la pédagogie et la sensibilisation. Les jeunes et les adultes seront donc concernés.
Côté pêcheurs, des arguments ont été apportés afin de prouver leur capacité à oeuvrer dans le domaine de la connaissance de la nature. L'un des représentants de la fédération de pêche 49 expliquait même le succès rencontré lors du rendez-vous proposé en juin dernier par l'Office de Tourisme Anjou Loir & Sarthe dans le cadre de la journée nationale de la pêche. Mais est-ce que cela suffira pour maintenir la pêche au black bass dans l'étang de Chambiers ?
Une nouvelle réunion est prévue en décembre. Elle permettra probablement de faire des choix importants pour l'avenir de Chambiers.
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